C’est avec le Grand Théâtre de Provence (GTP) que nous commençons une série d’entretiens avec les référents des entreprises partenaires du CFA des Métiers du spectacle à propos de l’embauche et l’accueil de nos apprentis.
Le Grand Théâtre de Provence (GTP)
Ce bâtiment, situé aux portes de la ville d’Aix-en-Provence, a été inauguré en 2007. Entièrement dédié à la musique, sa superficie de 20 000m2 comporte, outre la salle de spectacle avec sa fosse d’orchestre modulable pouvant accueillir jusqu’à 105 musiciens, une dizaine de salles de répétitions. Représentations, résidences d’artistes, partenariat avec le Festival d’Aix en Provence consacré à l’Art Lyrique, sa raison d’être consiste à proposer un lieu fédérateur autour de la musique et du spectacle vivant. Son plateau se prête également à l’accueil de la danse pour les grandes compagnies de renom. Ce théâtre complète sa programmation depuis deux ans avec du théâtre, du cirque.
Engagé dans la transmission, le GTP a accueilli lors des deux sessions précédentes une apprentie en Régie lumière/vidéo, puis un apprenti en Régie son/vidéo.
Félix COMBAZ est la nouvelle recrue pour la session 2019/2020. Titulaire d’une Licence 3 en musicologie, il joue depuis de nombreuses années de plusieurs instruments : clarinette, guitare, clavier, saxophone. Il apprend son métier de Régisseur son/vidéo aux côtés d’Antoine AYORA, régisseur son et vidéo. L’équipe technique permanente réunit les différentes branches (régie générale, lumière, son, plateau, orchestre, bâtiment), permettant à Félix de découvrir, outre le domaine du son, les différents métiers qui accompagnent la représentation.
Grand Théâtre de Provence – © DR
Entretien avec Jean-Luc Thorant, Directeur technique du Grand Théâtre de Provence
En embauchant un jeune apprenti technicien du CFA des Métiers du spectacle depuis 2015, vous avez fait le choix de l’alternance. Pourquoi ? Quel a été l’élément déclencheur ?
L’élément déclencheur est le souhait de la transmission et du savoir-faire de nos métiers reliés au spectacle vivant.
Il est indispensable d’axer dans ce sens. La pratique sur le terrain est une des clés de la maitrise et compétence professionnelle, soutenue par un apprentissage théorique de qualité.
Votre choix d’apprenti s’est fait dans le domaine de la régie son/vidéo. Qu’est-ce qui a présidé à ce choix de spécialité ?
Ne possédant pas d’atelier de constructions pour les formations de machiniste constructeur, nous optons pour de l’apprentissage soit audiovisuel, soit lumière.
La sélection du candidat est essentielle. Combien de jeunes avez-vous rencontré avant de faire votre choix définitif ?
Nous avons reçu environ une dizaine de candidats.
Quels étaient vos principaux critères ?
La motivation de la personne et le déroulement de l’entretien d’embauche, bien que le recrutement soit parfois une science inexacte. La méthode que nous appliquons est que nous recevons chaque candidat, le régisseur et moi-même et émettons un avis commun après coup.
Comment s’organise l’intégration de l’apprenti dans l’entreprise ?
Nous envoyons un mail à l’ensemble du personnel pour signifier l’arrivée de l’apprenti.
Le jour de son arrivée une présentation est faite à l’ensemble du service technique ainsi qu’une visite du théâtre.
L’embauche d’un apprenti comporte de nombreux avantages et conditions favorables, tant en matière de formation et de développement des compétences que financiers (exonération de charges patronales). Quels sont ceux qui ont le plus comptés pour votre entreprise ?
Pour la direction technique du GTP, l’apprenti ne se substitue pas à un poste…
Nous ne travaillons pas de cette manière.
Il s’agit pour nous de former nos futurs remplaçants dans les meilleures conditions et que les apprentis aient la réalité des avantages et contraintes des métiers de la technique.
La désignation d’un tuteur au sein de l’entreprise est une étape cruciale et nécessaire pour l’accompagnement tutoré de l’apprenti. Elle permet aussi de faire le lien avec le centre de formation et le responsable de formation.
Comment l’avez-vous mis en place ?
Je laisse en général le tutorat au régisseur qui va accompagner l’apprenti pendant les deux années. Je trouve cela plus logique. Un Directeur technique ne peut être le tuteur d’un apprenti hormis sur des questions de comportement et de discipline.
C’est en tous les cas mon avis. Le tutorat doit être exercé par la personne qui va former l’apprenti.
Le CFA des Métiers du spectacle propose des contenus de formation dans un souci d’une triple adéquation avec les évolutions de l’entreprise, les mutations technologiques et le développement des compétences de l’apprenti.
Pour ce qui concerne les enjeux liés à votre univers professionnel, avez-vous l’impression que les besoins et les évolutions de votre entreprise sont pris en compte ou appréhendés dans le parcours de formation proposé à l’apprenti ?
Cette question relève de la capacité financière d’un établissement à suivre les évolutions technologiques.
Pour le GTP, l’équipement actuel permet une bonne formation de base.
Le CFA des Métiers du spectacle est depuis 2015 un nouveau pôle pionnier dans la formation initiale d’une nouvelle génération de professionnels techniciens du spectacle. Il répond aux besoins grandissants de formation dans notre secteur et au développement des vocations.
Comment s’opère au sein de votre entreprise et depuis votre expérience la transmission entre générations, jeunes apprentis et professionnels expérimentés ?
La transmission, étant un enjeu primordial pour le service technique du GTP, se passe à mon sens au mieux.
La volonté de tous pour parler de nos métiers est forte dans cette structure.
Une certaine fierté se dégage aussi dans ce sens de partage et personnellement ; il est très important de partager, de transmettre nos savoirs respectifs.
Conseilleriez-vous à d’autres entreprises le choix d’embaucher un apprenti du CFA des Métiers du Spectacle ? Pour quelles raisons principalement ?
Oui, je conseille fortement aux autres entreprises le choix d’embaucher un apprenti. J’ajouterais que je trouve désolant que certaines structures ne le fassent pas.
Je pense qu’il est du devoir d’un responsable technique de garder cette notion d’apprentissage.
Rien n’est secret, au contraire, simplement il faut avoir la volonté de la faire.