Les apprentis-machinistes-constructeurs poursuivent leur parcours d’acquisition de compétences en deuxième année, avec au menu des derniers regroupements du mois d’octobre, deux ateliers consacrés à la construction bois et à la machinerie d’effets.
Répartis en deux groupes pour un meilleur enseignement et suivi, ils ont pu s’appuyer sur les bases des connaissances acquises dans ces matières techniques en première année.
Cette logique de progression pédagogique les a amenés, avec ces deux ateliers, à mieux mobiliser ces connaissances pour l’élaboration d’objets complexes grâce à une méthodologie de travail adaptée et de mieux en mieux maîtrisée.
Atelier construction bois
La culture artisanale marseillaise était à l’honneur de cet atelier qui consistait dans la réalisation individuelle, à partir de plans et d’images 3D, de la maquette de la coque de la fameuse barque de pêche traditionnelle de Marseille appelée « pointu ».
Olivier Diacci, chef décorateur et accessoiriste, a accompagné les apprentis dans toutes les étapes de la construction, à commencer par la lecture et la compréhension du dossier de plans, l’organisation de leur poste de travail et la réalisation d’une épure. Dans un second temps, ils ont effectué les découpes et les assemblages nécessaires à la construction de ce pointu.
L’autonomie croissante des apprentis leur permet, dans le cadre de cet atelier de construction, de choisir les outils à utiliser et les types d’assemblage les mieux appropriés, tout en ayant intégré les gestes et comportements adaptés aux règles de sécurité.
D’autres ateliers de construction, en bois mais aussi en métal, viendront parfaire et étendre leurs savoir-faire et compétences dans les techniques de construction et les préparer à l’épreuve finale de construction du DTMS option machiniste constructeur.
Atelier machinerie d’effet
Les effets de machinerie relèvent de l’événement scénographique et constituent un moment crucial dans la formation des apprentis machinistes-constructeurs. Parce qu’ils donnent du sens à un moment clé d’un spectacle. Parce qu’ils supposent un travail préparatoire de conception et d’analyse de sa place dans le spectacle. Parce qu’ils mobilisent leurs connaissances en machinerie et particulièrement les interactions avec tout l’ensemble du plateau et des autres domaines techniques rattachés. Enfin, parce qu’ils supposent des temps de répétitions importants pour parvenir à leur maîtrise.
Avec Jean-Pierre DEMAS, scénographe, formateur et directeur technique, et Yann ULLERICH, régisseur plateau et formateur, les apprentis ont pu s’atteler à la conception et à la réalisation de 5 effets :
- Un vol en 3 dimensions avec une double commande pour les mouvements de jardin à cour, de la face au lointain et en hauteur,
- Un lâché par déferlé, consistant en un déploiement subit de la draperie,
- Un lâché par kabuki, c’est-à-dire un lâché par basculement du support de la voilerie,
- Une aspiration à la chaussette, s’agissant, via la mise en œuvre d’un palan inversé, de faire disparaître – dans un mouvement rapide – un rideau en un point,
- Une aspiration par effacement latéral, consistant à faire disparaître un rideau en coulisse.
Ces différents effets ont permis de construire des séquences de mouvements successifs de machinerie, et ainsi, au-delà de la simple mise en œuvre, cet exercice a permis aux apprentis d’aborder la conduite plateau en respectant des tops, un enchaînement de mouvements et un tempo. Cette question du tempo, comme le rappelle Jean-Pierre DEMAS est essentielle : « il faut que le machiniste saisisse la dynamique et le rythme du spectacle et du jeu, en interaction avec tous les participants à son élaboration, dans un souci de cohérence en termes d’esthétique et de sens. »